Skip to main content

NIKI Victoria

« Au plus près de ma nature »

Marcher, c’est rêver avec ses jambes...`
Marcher, c’est méditer avec ses pieds...
Marcher, c’est faire un pas vers l’autre...
Marcher, c’est vivre à hauteur d’homme...
Marcher, c’est mettre en mouvement son corps et son esprit...
Marcher, c’est se libérer de la pesanteur de la vie quotidienne...
Marcher, c’est tracer un chemin dans l’espace et dans le temps...
Marcher, c’est se déconnecter du superflu pour se connecter à l’essentiel...

Depuis longtemps la marche est pour elle une matière et un outil de réflexion sur la nature profonde des choses. Elle permet de s’affranchir des apparences et de s’ouvrir aux différences. Être au plus près de l’être, dans son unicité et dans sa diversité.
Au fil du temps et des pas qui se succèdent, la mémoire se dépose en strates successives...
La «matière grise» devient peau, pli, concrétion, ride de surface... Parfois, elle disparaît en laissant des traces fragiles... Le dispositif de l’exposition est une invitation à la pause et à la contemplation.

«Dés-marches»

Se situant sur le chemin de Saint-Jacques de Compostelle, le village du Mas d’Azil accueille régulièrement des pèlerins, mais également des randonneurs. Initialement elle souhaitait faire cette résidence d’artistes en marchant, car la marche fait partie intégrante de son travail artistique. Il se trouve qu’entre-temps elle a eu son deuxième enfant qui l’a accompagnée au Mas d’Azil et il a fallu repenser son projet. Plutôt que d’aller marcher elle-même elle fait une marche par procuration en faisant participer d’autres personnes. Au cours de la résidence à Caza d’oro, ella a rencontré un certain nombre de pèlerins et elle les a questionné sur les raisons qui les mettaient en marche, leur rapport à la nature, au monde vivant. Elle les a interrogé sur leurs «dés-marches». Ces échanges ont été représentés dans l’espace sonore de l’exposition. Chaque récit est différent, car même si le chemin reste le même, le cheminement intérieur de chacun est multiple et singulier.
Dans un deuxième temps, elle a proposé à chacun d’emporter un ou plusieurs fragments d’oeuvre - des fragments de liberté. Ces fragments ont voyagé tout au long des chemins, ils se sont fait trans-porter à des endroits où elle n’est jamais allée. Les photos des pèlerins et marcheurs en sont la trace.

«Pause»

La marche va de pair avec la pause. Inciter à marcher, c’est aussi donner la possibilité de s’arrêter.
Au cours de ses flâneries dans les ruelles du Mas d’Azil,  elle a remarqué, comme une occurrence, la présence de bancs privés dans l’espace public. Elle a alors commencé par faire le portrait de ces bancs et pour se rapprocher de leur mémoire, elle a demandé aux propriétaires de raconter les histoires particulières de chacun d’entre eux.
Elle a  fait inscrire ces histoires sur des plaques en laiton, présentes dans l’exposition. À la fin de l’exposition, chaque plaque a rejoint son banc pour raconter son histoire aux passants.
A la manière d’une sociologue avide de comprendre les subtilités du quotidien, elle se penchait sur un sujet en apparence banal, mais qui révélait des nuances profondes. Les motivations qui sous-tendent l’installation d’un banc devant une maison sont diverses : offrir un lieu où s’asseoir et inviter les autres à partager cet espace, créer un coin propice à la lecture, à l’écriture ou au tricot, profiter des rayons du soleil, ou encore favoriser les échanges avec les voisins et les passants.