BUISSON Angélique
La Préhistoire est généralement définie comme la période comprise entre l’apparition de l’humanité et l’apparition des premiers documents écrits...
Cinéma Parietal
La Préhistoire est généralement définie comme la période comprise entre l’apparition de l’humanité et l’apparition des premiers documents écrits. L’esthétique de la grotte, la découverte en descendant dans la caverne de nos représentations oubliées ou mises au rebut, dont on ne sait pas très bien si elles datent d’hier ou d’aujourd’hui, d’un tohu-bohu imaginé de corps, de supports d’excitation sexuelle, d’objets, d’outils, de machines, d’animaux, de plantes, de pierres, de trucs, de traces, de tags. Il s’agit de regarder s’agiter cette confusion esthétique entre une œuvre archaïque de l’humanité et un graffiti du présent, entre le sacré le plus ancien et l’ordinaire d’aujourd’hui, entre une trace immémoriale et un bricolage de maintenant, mais aussi entre l’humain et le non- humain, l’animé et l’inanimé.
Cinéma pariétal se concentre sur les chronologies morcelées, la narration spéculative et les éclatements du récit. Le spéculatif comme capacité à résister au probable, aux forces du probable. A partir de là, cinéma pariétal acquiert un rôle actif qui permet de déployer de nouveaux mondes en suscitant l’appétit du possible - ce qui aurait pu ou pourrait avoir lieu. Faire bégayer le réel, fabuler de nouveaux rapports à l’histoire, aux histoires, élargir le spectre, jusqu’à des formes de fiction, de mémoire somnambule, de représentation de la caverne à travers la narration. Ce qui en résulte est une sorte de palimpseste à l’intérieur duquel se dessine une multiplicité de cheminements et de narrations possibles où les récits se superposent de façon non linéaire, fragmentée et lacunaire comme une série d’énigmes ouvertes.