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BONNERAVE Jocelyn

Jocelyn Bonnerave est né en 1977 à Reims.

Il vit actuellement dans les Corbières. Ancien élève de l’ENS de Lyon, il est aussi agrégé de Lettres Modernes et Docteur en anthropologie à l’EHESS (École des Hautes Études en Sciences Sociales). Il a consacré sa thèse de doctorat à l’anthropologie du spectacle vivant, plus spécifiquement à la performance musicale improvisée. C’est autour des musiciens suivants qu’il a mené son travail : Bernard Lubat, Fred Frith, Joëlle Léandre et l’orchestre national de Jazz dirigé par Claude Barthélemy. Cette étude a eu une profonde influence sur son travail scénique mais aussi sur sa recherche littéraire marquée par l’oralité, le rythme et l’effet de spontanéité. En outre, l’observation de terrain l’a notamment conduit en Californie durant l’année 2004, un séjour qui a nourri la trame narrative de son premier roman Nouveaux Indiens. Une fois terminé son parcours universitaire, il a choisi de se consacrer exclusivement à la création.

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Indiens nouveaux

Le premier roman de Jocelyn Bonnerave, Nouveaux Indiens, (Seuil 2009, Prix du Premier Roman), a permis une rencontre artistique, celle à l’origine du duo Indiens nouveaux : Jocelyn Bonnerave, à la voix, aux percussions, au théâtre d’objets et Olivier Lété, à la basse électrique. Ils en ont tiré un disque, Bambook (Al Music), construit à partir d’extraits forts de cette fiction. Plus qu’une lecture, le duo Indiens nouveaux propose quelque chose comme une veillée de conte pour adultes, si le conte est bien cet art millénaire et parfaitement contemporain de fasciner et d’effrayer. Le récit d’un voyage halluciné en Amérique du Nord fait s’entrechoquer un verbe rythmique et des sons qui en disent long. Jocelyn Bonnerave est écrivain, musicien, performeur. Il a étudié la littérature et les sciences humaines. Collaborations avec Yves Chaudouët, Joëlle Léandre, Bernard Lubat, Serge Pey, Jon Pontier. Olivier Lété est bassiste et contrebassiste. Collaborations avec Claude Barthélemy, Hélène Brechand, Dominique Pifarely, Louis Sclavis.

A Barbastro

casser lheure 1

« Le montage photos-textes Obras, ainsi que la longue feuille de papier Via terrae sont deux variations sur le chemin de croix qui scande les derniers moments de la vie terrestre du Christ. Cet épisode fondamental des Évangiles s’est rejoué sous mes yeux dans l’espace urbain de Barbastro durant mon séjour de travail, qui correspondait avec le calendrier de la semaine sainte. Les cortèges de musiciens, les chars présentant d’immenses figures pieuses et doloristes, m’ont profondément frappé. Obras et Via terrae reprennent donc la structure du chemin de croix que l’on voit sur les murs des églises : chaque ensemble se compose de quatorze stations. Photos et textes rendent compte de moments triviaux, intenses ou cocasses vécus dans Barbastro même, de ce point de vue à la fois inconfortable et privilégié qui est celui de l’étranger. Ils sont la trace d’un séjour. La longue feuille donne à voir quatorze prélèvements de terre effectués non plus seulement dans Barbastro mais sur le chemin aller-retour entre Barbastro et le Mas d’Azil, soit les deux pôles du projet artistique transpyrénéen qui nous réunit ici. Au cours d’une performance, ils ont été projetés à l’aide de balais de batterie avec une technique similaire à celle des percussionnistes qui défilent pendant la semaine sainte. Ils sont la trace d’un trajet. Ces deux pièces, chacune avec ses moyens propres, font montre d’un même goût pour le collectage. Elles utilisent le canevas religieux afin de suggérer un idéal différent, dessinant un chemin qui ne mène pas au ciel, mais sur terre (via terrae et plus via crucis), pour y célébrer la matière dans toute sa puissance tellurique comme dans ses détails les plus infimes, l’instant présent et jubilatoire d’une plaisanterie ou d’une vision parfaitement renversante.

performance IV 1

Sur l’artiste: http://www.http://fr.wikipedia.org/wiki/Jocelyn_BonneraveA Barbastro