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MOSSE Virginie - Experimentum Mundi (détail)

Page 2 sur 3: Experimentum Mundi (détail)

EXPERIMENTUM MUNDI (détail)

Le nouveau monde ou la réapparition du concept de créativité et de l'homme au centre. Le capital peut il devenir un humanisme? Aujourd'hui, le décloisonnement des expressions artistiques ne vise plus l'idée d'art total, ni même la volonté de systématisation d'un mode relationnel. Il nait du questionnement du concept de créativité, à partir du lieu même de son émergence." (Claus Sauer).

La transsubstantiation corps-esprit, via les formes. L'alliance nature-culture, homme-animal, animal-artiste. Réunion des dualités Cartésiennes..." (Christian Mayeur).

La pièce "Perfect crime", est la pièce principale de l'exposition. Elle est le moment ou le lieu (un arrêt sur image dans l'entre 2 du basculement), de l' apparition du concept de création entre espace et temps.

L'œuvre se situe exactement dans cet entre-monde, et est imprégnée de la localité et temporalité du Mas d'Azil, et de l'intérêt pour l'art pariétal et les théories du chaman de Jean Clottes. Cette œuvre est de ce fait reliée à la notion écliptique du temps avec la réapparition du chaman (représentations antropomorphique dans la grotte...), qui je pense est d'une grande pertinence contemporaine, ainsi que la transe (moteur original de création pour artistes, designer. Atteindre le tout, la globalisation du créatif). Dans une société ou tout bascule, climat, politiques, ou la science et l'industrie, les incontestables vérités à l'instar de Dieu puis du philosophe perdent de leur hégémonie et ne répondent plus en totalité aux exigences du présent qui en revient des utopies, il y a un besoin archaïque de participation et de créativité; on a besoin de visions et surtout de s' élever de la glue post post post (moderne) ou plus rien ne s'invente et tout se consomme. De ce fait je soutiens que le Chaman est l'avant garde d'aujourd'hui. La réunion de l'Être et de la connaissance, de l'ombre et de la lumière avec une Renaissance de l'homme et de la vision c'est le thème.

Comment fonctionne le cerveau humain, l'abstraction et la représentation dans la construction du réel. L'utopie du XXème siècle d'une réponse de la science et de l'industrie à tous les questionnements existentiels et aux éternels problèmes récurrents des besoins et de la survie, c'est à dire de la dépendance à et de la lutte contre- notre eco-système, rencontre aujourd'hui au XXI ème siècle une aporie. On a ré-perdu la liberté en croyant la gagner et la question est de se demander si la liberté comme on l'entend n' est pas elle aussi accessoire... On recherche à présent des contenus intéressants, fascinants nous concernant, pour les méga-contenants apparus ces dernières années qui souffrent dangereusement d'un manque d'épaisseur mais pas d'auto-glorification: on veut plutôt entendre parler de nous, de réels questionnements, et non pas être divertis ou impressionnés. On veut participer à notre destin et comprendre les mécanismes. Voila pourquoi la science et l'industrie rappellent à le philosophe, l'écrivain et l'artiste... pour sortir de l'aporie, et former un couple constructif, qui nous permettra de rester encore sur l'échelle du temps et essayer une fois de plus d'être glorieux, une nouvelle Renaissance.

Pour savoir ou l' on va, il faut savoir d'où l'on vient. Je traite la thématique art-et-design sur un mode temporel écliptique en balayant le plus large possible la question, afin d'inspirer sur ce phénomène de société comme quoi les frontières entre les genres et les pratiques aujourd'hui tendent à disparaitre au profit d' indistinctions non plus pour créer un art total mais appliqué à une société empreinte de visions. Gadamer parle de Hervorholung des Wesens. L'art est intrinsèquement lié à l'être. Le design, l'art ou l'abstraction sur l'objet l'enserre dans notre monde, le rend proche de nous, lui donne une dimension, une sensibilité (propulseur au faon, celui aux 3 têtes de chevaux...), c'est à dire se positionner au dessus de la nature.

Je prends la thématique art-et-design du coté une l'étude de la perception, dans une exploration plastique (histoire de la représentation), philosophique (mythe de la caverne, les dichlotomies Cartésiennes, la perception de Merleaux-Ponty, P.Sloterdijk) et identitaire (l'importance intrinsèque de l'art dans la sédentarisation et la formation de la culture et de la pensée, le lien nature-culture), montrant à la fin l'indissociable lien de l'homme et de l'art. La mise en lumière de la perception liée au concept de créativité, est élargie à la naissance du concept de civilisation, et à sa renaissance. Le Mas d'Ail est idéal pour développer cette problématique et mettre en œuvre ce questionnement qu'il contient en lui-même. Dans ma résidence, pour répondre à la thématique art et design, j'ai exploré sur le mode de la dualité et de l'un, à la notion de concept de création, au travers une excursion dans les différents modes de représentations avec un nombre de pièces variées se reflétant les unes dans les autres de part leur problématique, et provoquant de ce fait des indistinctions dans les distinctions. J'ai traité la question dans un large spectre ramenant le tout à l'existentiel et amenant le spectateur à s'interroger sur les fonctions et finalités de la créativité et pourquoi l'art sur l'objet et son rêve dans la formation des civilisation et le rapport a la connaissance de soi même. L'exposition se présente sous forme de parcours participatif. On part du monde connu sédentarisé, de la lumière, la connaissance et on se dirige vers la caverne après la traversée d'un long tunnel avec le son des chauves souris vers l'être, l'obscurité, le sensible. En définitive je pose la question, pourquoi l art, d'où cela vient-il d un point de vue ontologique? les objets, pourquoi les imprégner de cette pensée en plus du fonctionnel, qu'est-ce que l abstraction, de la transe aux concepts. Et qu est ce que sont ces visions créatrices, serait- ce notre miroir?

Damien Aspe traite la thématique du coté du design avec les lustres, les lustres c'est la lumière (avec tout son sens de progrès, de connaissance..), la lumière dans la caverne. Il maintient avec sa pièce une volonté de rassembler le temps, de s'interroger sur la linéarité du temps et un retour essentiel aux premiers signes. Finalement, la même chose que moi, rassembler la connaissance et l'Être, lui depuis la lumière moi directement, moi depuis l'ombre, dans un aller retour entre les 2 mondes. Je pends la question du coté des arts plastiques sur ses supports traditionnels, toiles, photos, sculptures et installation. J'empreinte aussi les techniques de la publicité, avec l'impression numérique sur bâche, ou les hologrammes 2 D et je crée un environnement. Ceci me permet d'aborder la question art-et-design sur le support original de la question en présentant un parcours participatif ou je lie ou relie les dichotomies traditionnelles, comme propositions de lumière, en revisitant le mythe de la caverne de Platon et en proposant un troisième volet contemporain, soit le retour vers l'ombre et pour se faire un développement autour des différents système de représentation. Le retour à l'ombre, c' est le retour à l'être, pour étudier les fonctionnements de la psyché, ses dédoublements les découvertes physiologiques et les différents modes de représentation et leur influence sur l'environnement, l' habitat et la manière de pensée globalement. Art et art appliqué à la vision. Les systèmes de représentation sont abordés -plastiquement : en 3 toiles, dans le temps propre de l'art et élargie à la représentation de soi, avec les pièces d'entrée, les croix occitanes, le tunnel et le miroir non inverseur. -philosophiquement : avec l'allégorie de la caverne qui insère une dichotomie entre l'être et la connaissance, et sa remise en cause avec la philosophie de la perception de Merleaux-Ponty.

Chantier de travail, Virginie Mossé, 2015

Notes d'intention